Commémoration des 80 ans du Débarquement de Provence et de la Libération de Néoules

Dimanche 18 août 2024, Néoules a commémoré les 80 ans de sa libération. Cet événement historique, marqué par des actes de bravoure et de solidarité, a été rappelé à travers diverses cérémonies, un défilé de véhicules d’époque, une exposition, une conférence et des rassemblements qui ont mis en lumière l’importance du devoir de mémoire.

La veille, le samedi 17 août, Néoules, labellisée au titre du 80ème anniversaire du débarquement et de la libération en Provence, a été survolée, à l’initiative de l’association Mémoire Bormes 1944, en partenariat avec le département du Var, par deux pilotes de chasse des nations alliées North American T-6 et un avion de transport américain DC 3 Dakota. Au départ de la base de Cuers, ces trois aéronefs ne sont pas passés inaperçus ! Leur passage, à 300 mètres d’altitude pour les T-6 et à 150 mètres au-dessus des Néoulaises et Néoulais pour le DC 3 Dakota, était attendu avec impatience. C’est avec émotion que la population a contemplé ces zincs, certains exprimant même une certaine admiration : « Vous vous rendez compte, ces engins ont 80 ans et volent encore ».

La cérémonie de commémoration a commencé par la constitution d’un cortège composé de la famille de monsieur GUEIRARD, des élus municipaux, des membres de l’association août 44 et du Souvenir français, qui se sont rendus au cimetière de Néoules pour honorer la mémoire de Gustave GUEIRARD, jeune engagé Néoulais né le 4 mars 1926 à Hyères, engagé le 21 août 1944 et mort au combat le 20 janvier 1945, tué par un obus à Illzach pour libérer la poche de Colmar. Les mots prononcés sur la tombe de ce soldat étaient empreints d’une immense reconnaissance pour l’acte de bravoure héroïque accompli pas ce jeune homme qui avait tout juste 18 ans lorsqu’il est tombé pour défendre la nation.

Le cortège a ensuite été complété avec la présence de nombreuses et nombreux membres de l’association août 44 tant à pied qu’avec des véhicules d’époque. A faible allure ils ont arpenté les rues du village. A la hauteur de l’avenue de la 3ème division US et dès qu’ils furent visibles par la population, leur arrivée imminente fut annoncée par les enfants du conseil municipal, vêtus de tenues d’époque qui leur seyaient à merveille. C’est en courant et en annonçant avec leur voix chantante d’enfant « ça y est, ils arrivent, ils sont là » que toutes les personnes présentes ont eu l’impression de remonter le temps dans une liesse mêlée d’intense émotion et de respect. Les plus anciens ressentant même cette fameuse « chair de poule » qui parcours tout le corps lorsque l’émotion est profonde.

Devant la place de la Liberté, alors que les enfants s’approchaient de plus en plus et que les cloches de l’église battaient à toute volée, la population s’est vue remettre des drapeaux tricolores et américains ainsi que des pins du drapeau français confectionnés spécialement pour l’occasion par l’association Les Petits bouts de fils.

Le défilé de véhicules d’époque a rejoint la place du village, accueilli par des drapeaux virevoltants aux couleurs nationales et à celles de nos alliées. Les fenêtres des habitations étaient elles aussi décorées avec les drapeaux français et américains qui flottaient en signe de reconnaissance et de fierté.

Des familles avec les enfants sur les épaules étaient débout sur la fontaine de la place pour applaudir l’arrivée des libérateurs. La joie se lisait sur tous les visages. Les soldats, au son des klaxons, distribuaient chewing-gum et friandises à leur passage. Des jeeps, des camions militaires, des véhicules des forces intérieures françaises, des soldats à vélo, des troupes à pied, des motos, des ambulances avec infirmières, tout y était.

Le cortège s’est ensuite reformé pour se rendre au monument aux morts. Précédé par les porte-drapeaux et la fanfare des sapeurs-pompiers, c’est un public très dense qui s’est recueilli devant la stèle. Le dépôt de gerbes au monument aux morts, en présence des autorités locales, des anciens combattants, des enfants du conseil municipal qui ont contribué à chaque dépôt de gerbes, témoignant ainsi l’engagement de la commune à maintenir vivante l’histoire de cette époque, de mesdames et messieurs les représentants des associations patriotiques, des habitants de la commune fut poignant.

Les gerbes ont été respectivement déposées par monsieur le sénateur du Var et maire honoraire de la commune André GUIOL, madame la conseillère départementale Marie-Laure PONCHON et monsieur le conseiller départemental Jean-Martin GUISIANO représentants monsieur le président du département du Var Jean-Louis MASSON, monsieur le maire Christian RYSER accompagné de monsieur Jean-François MATTEI, ministre de la Santé, madame la présidente départementale des anciens combattants Franco-Américain Marie-Hélène CHATEL accompagnée de madame Renée AVELINE, monsieur le président de l’association de marins et marins anciens combattants Denis JOLLY accompagné de madame Renée AVELINE, monsieur le président du Souvenir Français Jean-Michel EMERY.

Monsieur le maire a ensuite pris la parole pour rendre un hommage solennel aux combattants qui ont participé à la libération de la commune, rappelant les sacrifices consentis pour notre liberté et insistant sur la nécessité de transmettre cette mémoire aux jeunes générations pour ne jamais oublier notre passé.

Cette matinée du souvenir s’est poursuivie par une minute de silence suivie de la musique des sapeurs-pompiers qui a joué l’hymne national scandé par l’ensemble des participants et la chorale du chœur du Val d’Issole qui, après avoir longuement répété, a entonné l’hymne américain avec brio.

Les remerciements aux porte-drapeaux et aux militaires ont clos cette cérémonie, sous un soleil ardent et un début de mistral.

La municipalité a souhaité couronner l’engagement sans faille depuis plus de 18 ans de monsieur Pierre SOAVI. Sa présence à Néoules en qualité de membre du Souvenir français et porte-drapeau à chacune des cérémonies, commémorations ou réunions de travail relatives au patriotisme, a été soulignée. Son dévouement au service de notre village et plus largement à celui de notre pays ainsi que ces années au sein des services armés de nos alliés américains sont exemplaires. Pierre fête aujourd’hui même ses 89 étés, nous lui souhaitons un très joyeux anniversaire ! Monsieur le maire, au nom du conseil municipal, avec respect et amitié, a remercié Pierre pour son rôle prépondérant dans la préservation et la transmission de la mémoire et pour l’ensemble de ses actions patriotiques. Il lui a décerné, à ce titre, la médaille de la commune. Surpris et très touché par cette mise à l’honneur monsieur Pierre SOAVI a vivement remercié la municipalité.

Les habitants ont ensuite partagé un moment de convivialité autour du verre de l’amitié, place de la Liberté, symbolisant l’unité retrouvée. Le personnel municipal, aidé par les élus, a servi des boissons fraiches et des pizzas bien garnies.

Parallèlement aux festivités, une exposition consacrée à la libération de la Provence a été organisée dans la salle polyvalente par le Souvenir Français avec la participation du comité du Souvenir français de Saint-Raphaël. Des photographies d’époque, des uniformes et des objets d’antan ont permis de revivre ces moments décisifs de notre histoire. Certains Néoulais ayant ainsi l’occasion de reconnaître avec une certaine fierté leurs aïeux !

A 15 heures, des lectures de textes historiques et des témoignages des habitants ont été partagés par Marc LEDOUX, rappelant la joie de cette libération mais aussi les souffrances endurées sous l’occupation et les sacrifices consentis pour retrouver la liberté.

« En 1944, juste avant le débarquement de Provence, Néoules était alors occupée par des troupes allemandes de l’organisation Todt, chargées de travaux sur la côte pour prévenir d’éventuels débarquements alliés. Chaque jour, ils réquisitionnaient et emmenaient les hommes valides du village pour couper des arbres dans la région de la Londe-les-Maures.

Le 14 août 1944, ils firent publier, par le garde-champêtre, un communiqué qui déclarait que du matériel leur avait été volé et que des représailles seraient infligées aux Néoulais si ce matériel n’était pas restitué le lendemain dans leur entrepôt.

Or le lendemain, le 15 août 1944, jour des premières communions au village, les Néoulais apprirent par des enfants courant dans les rues, que les alliés avaient débarqués sur la côte (dans les environs de Saint-Tropez). Ce jour fut également le départ précipité de leurs occupants !

Une joie mêlée d’incertitudes a gagné la population. Les Néoulais suivaient anxieusement l’avancée des troupes alliées à la radio car de nombreux avions continuaient de survoler la région.

Au matin du 18 août 1944, Les chars américains arrivaient par la route de Trians. Tous les habitants au fur et à mesure avertis de leur arrivée allaient à leur rencontre avec des bombonnes de vin pour les accueillir. Lorsque les grands chars bruyants arrivèrent sur la place une grande exaltation s’empara de la population. Néoules était libérée ! » (𝐸𝑥𝑡𝑟𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑙𝑒𝑐𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑟𝑖𝑒𝑟𝑠 𝑑’𝑒́𝑝𝑜𝑞𝑢𝑒)

Après ces lectures émouvantes place à une conférence animée par Jérôme CROYET, régisseur des collections au musée de l’Empéri, des collections au musée de l’Armée, docteur en histoire et président fondateur de la société des études historiques révolutionnaires et impériales.

Sa conférence sur le débarquement de Provence, débarquement peu connu mais ô combien stratégique, a attiré de nombreux curieux, désireux d’en apprendre davantage sur les événements marquants de l’été 1944.

Le débarquement de Provence le 15 août 1944, connu aussi sous les noms de code Anvil puis Dragoon a été un tournant décisif dans la Seconde Guerre mondiale. Un moment crucial qui libéra les villes et villages de la région les uns après les autres et plus largement dans la Libération de la France et de l’Europe.

Les échanges entre l’historien et le public ont révélé l’attachement profond des habitants à leur patrimoine et à la mémoire collective.

Le public s’est ensuite rendu sur la place de la Liberté où Jean-Paul GIANNONI les attendait pour débuter les traditionnels jeux d’enfants.

Les petits comme les grands se sont divertis avec les jeux d’antan inédits concoctés par Jean-Paul. Chacun s’attelant à faire preuve d’ingéniosité pour remporter les lots proposés. En individuel ou en équipe tout le monde est reparti heureux et vainqueur !

Cette journée d’anniversaire et de commémoration s’est terminée par un grand bal populaire dans une ambiance swing et jazz produite par l’orchestre Memory big band. C’est sous les platanes de la place du village que les spectateurs, toujours vêtus de leur costume d’époque, pour lesquels chacun avait apporté sa touche personnelle, satisfaisant ainsi le plaisir des yeux, que le spectacle s’est poursuivi.

Qui portait une robe à pois, un foulard, une tenue militaire, des boucles d’oreilles, un collier de perles, un couvre-chef, une salopette, des bretelles, une besace, un ensemble de résistant, une jupe à mi-genoux, des petites socquettes, un tricot ou une chemisette pour commémorer cet évènement marquant et rendre hommage aux Néoulaises et Néoulais de ces années 40 et la libération de Néoules.

Les 19 musiciens, chanteuses et chanteurs ont conquis la foule qui a dansé à la lueur des guirlandes colorées jusqu’à la fin de la représentation hommage à Glenn Miller.

La commémoration de la libération de Néoules est un événement essentiel pour la commune, non seulement pour honorer ceux qui ont combattu, mais aussi pour rappeler les valeurs de liberté, de paix et de solidarité qui doivent continuer à guider les générations futures.

Vive la Libération ! Vive Néoules !

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