Accueil particuliers > Famille > Divorce, séparation de corps > Divorce pour altération définitive du lien conjugal Fiche pratique Divorce pour altération définitive du lien conjugal Vérifié le 28 février 2020 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), Ministère chargé de la justice L'altération définitive du lien conjugal résulte de la cessation volontaire de la communauté de vie entre les époux, lorsqu'ils vivent séparés depuis au moins 2 ans. Par le biais d'un avocat, l'époux demandeur présente une requête au JAF. Avant l'instance en justice, une tentative de conciliation est organisée. En l'absence d'accord, le juge rend une ordonnance de non-conciliation. L'instance est introduite par une assignation à la demande d'un époux. Tout replier Tout déplier Conditions L'altération définitive du lien conjugal résulte de la cessation volontaire de la communauté de vie entre les époux, lorsqu'ils vivent séparés depuis au moins 2 ans. La communauté de vie doit avoir cessé au niveau matériel et affectif.Le divorce pour altération définitive du lien conjugal ne nécessite pas l'accord des 2 époux.Le délai de 2 ans commence à courir à partir du moment où les époux sont séparés et prend fin au jour de l'assignation en divorce (et non de la requête initiale).Ce délai de séparation doit être prouvé par tous moyens par le demandeur (par exemple, par des documents écrits ou par le témoignage de certaines personnes). À savoir en cas de reprise de la vie commune avant le délai de 2 ans, le délai retombe à zéro. Requête initiale Forme de la requêtePar le biais d'un avocat, l'époux demandeur présente une requête au juge.La requête contient : les demandes de mesures provisoires (par exemple, la pension alimentaire, l'attribution de la jouissance du logement) et un exposé sommaire de leurs motifs.La requête n'indique : ni le fondement juridique de la demande en divorce, ni les faits à l'origine de celle-ci.La requête qui comporte une motivation est irrecevable.L'autre époux doit également être assisté par un avocat. À noterle choix de la procédure de divorce se fera lors de l'assignation.Lieu de dépôt de la requêteLa demande en divorce doit être déposée au tribunal du lieu où réside celui qui n'a pas pris l'initiative de la procédure.À ce stade de la procédure, seules les mesures d'urgences peuvent être ordonnées par le juge. Par exemple, le juge peut préciser les conditions d'exercice de l'autorité parentale ou statuer sur la contribution aux charges du ménage. Où s’adresser ? Tribunal judiciaire ou de proximité Juge compétentEn règle générale, le JAF est compétent.Cependant, si l'affaire est complexe ou délicate, la formation collégiale (formée de 3 juges) peut être saisie soit par le JAF, soit par l'un des époux pour prononcer le divorce. Tentative de conciliation La tentative de conciliation est obligatoire avant toute instance en justice. Elle a pour objectif de trouver une solution au divorce, ainsi que sur ses conséquences. En cas d'échec, elle peut être renouvelée pendant l'instance.Déroulement de la conciliationLe juge convoque les époux et tente de les concilier. Il les reçoit d'abord séparément, puis ensemble.Il s'entretient avec un époux et l'invite à la réflexion quand l'autre : ne se présente pas à l'audience ou se trouve hors d'état de manifester sa volonté (par exemple, en cas de grave hospitalisation de l'autre époux).Les avocats assistent ensuite à l'entretien.La conciliation peut être suspendue et reprise sans formalité. Le temps de réflexion laissé aux époux ne peut pas dépasser 8 jours. Si un délai plus long est nécessaire, le juge peut décider de suspendre la procédure et de recourir à une nouvelle tentative de conciliation. Cette nouvelle tentative doit se faire dans un délai ne pouvant pas dépasser 6 mois. À noterce qui a été dit ou écrit durant la conciliation ne pourra pas être invoqué pour ou contre un époux ou un tiers dans la suite de la procédure.Mesures provisoiresSauf réconciliation entre les époux, le juge prend les mesures provisoires nécessaires à la vie des époux et des enfants pendant la durée de la procédure de divorce.Le juge peut notamment : proposer une mesure de médiation auprès d'un médiateur, statuer sur les règles de la résidence séparée, fixer la pension alimentaire, attribuer à l'un des époux la jouissance du logement, désigner un notaire pour la liquidation du régime matrimonial.À l'issue de cette audience, le juge rend une ordonnance de non-conciliation.Celle-ci permet ensuite d'introduire l'instance.Le juge demande aux époux de présenter pour l'audience de jugement un projet de règlement des conséquences du divorce.Délai pour agirDans les 3 mois du prononcé de l'ordonnance, seul l'époux qui a présenté la requête initiale peut assigner l'autre époux en divorce.L'ordonnance n'est plus valable, y compris l'autorisation d'introduire l'instance, en cas de réconciliation des époux ou si l'instance n'a pas été introduite dans les 30 mois du prononcé de l’ordonnance. Assignation ou requête conjointe L'instance est introduite par une assignation à la demande d'un époux.Toutefois, si les époux sont d'accord pour le faire, ils peuvent introduire l'instance par requête conjointe.Si, lors de l'audience de conciliation, les époux ont accepté le principe de la rupture du mariage, ils doivent poursuivre la procédure sur ce fondement.L'époux défendeur peut former une demande reconventionnelle portant notamment sur : le divorce pour acceptation du principe de la rupture du mariage, le divorce pour faute.La demande introductive d'instance (c'est-à-dire l'assignation ou la requête conjointe) doit obligatoirement comporter une proposition de règlement des intérêts financiers et des biens des époux. Issue de la procédure Changement du fondement de la demande en divorceEn cours de procédure, si les époux ont trouvé un accord commun, et s'ils le souhaitent, ils peuvent demander à changer de procédure : soit en divorce par consentement mutuel, soit en divorce pour acceptation du principe de la rupture du mariage.En cas d'acceptation de la demandeSi le juge accepte leur demande, les époux ne pourront plus changer d'avis, même en cas d'appel de la décision du juge. Si le divorce avait été prononcé pour acceptation du principe de la rupture du mariage en première instance, les époux ne pourront pas revenir sur ce choix en seconde instance. Ils ne pourront pas demander une requalification en divorce pour altération définitive du lien conjugal ou pour faute.Le juge prononce le divorce s'il a la conviction que chacun des époux a donné librement son accord. Il statue ensuite sur les points de désaccord entre les époux.Homologation des accords entre épouxÀ tout moment de la procédure, les époux peuvent soumettre à l'homologation du juge des accords réglant tout ou partie des conséquences du divorce. Ces accords peuvent prévoir le sort des enfants, la prestation compensatoire ou la liquidation des biens.Le juge homologue ces conventions en prononçant le divorce dès lors que les intérêts des époux et des enfants sont préservés. Coût du divorce Frais de justiceLe coût varie en fonction des honoraires de l'avocat choisi.Si les ressources d'un époux sont insuffisantes pour engager les frais du divorce, il peut bénéficier de l'aide juridictionnelle.Les frais annexes de l'instance (frais d'huissier, droit de plaidoirie ...) sont à la charge de l'époux qui a pris l'initiative du divorce, sauf si le juge en décide autrement.Dommages et intérêtsL'époux défendeur à un divorce pour altération définitive du lien conjugal peut obtenir des dommages et intérêts seulement s'il n'a pas lui-même formé une demande en divorce. Recours AppelLes époux peuvent faire appel de la décision de divorce ou de rejet.Ce recours doit être formé devant la cour d'appel dans le délai d'1 mois à partir de la signification du jugement par voie d'huissier. Il est suspensif. Les mesures provisoires prises par le juge restent applicables. Où s’adresser ? Cour d'appel Pourvoi en cassationL'arrêt de la cour d'appel peut également faire l'objet d'un pourvoi en cassation dans un délai de 2 mois à partir notamment de sa signification. Le recours est également suspensif. Textes de référence Code civil : articles 237 et 238 Divorce pour altération définitive du lien conjugal Code civil : articles 252 à 253 Conciliation Code civil : articles 257-1 à 258 Introduction de l'instance de divorce Code de procédure civile : articles 1106 et 1107 Requête initiale Code de procédure civile : articles 1108 à 1113 Tentative de conciliation Code de procédure civile : articles 1126 et 1127 Charge des frais (1127) Questions ? Réponses ! Combien coûte un avocat ? Comment faire constater l'abandon du domicile conjugal par un époux ? Et aussi Autorité parentale Famille Contester une décision de justice : saisir la Cour de cassation Justice Avocat Justice Aide juridictionnelle Justice Prestation compensatoire Famille Contribution aux charges du mariage Famille Pension alimentaire versée pour un enfant : montant et versement Famille Divorce pour acceptation du principe de la rupture du mariage Famille Divorce pour faute Famille Divorce par consentement mutuel Famille Pour en savoir plus Divorce et séparation légale - Couple installé dans l'Union européenne Commission européenne Établissement de la conventions d'honoraires d'avocat en matière de divorce Conseil national des barreaux